une histoire de fantôme qui était un signe
🌟 Une histoire de fantôme… qui n’en était pas une
Un soir de mon enfance, en entrant dans ma chambre fraîchement décorée de tons orangés et chaleureux. Je voulais m’y sentir protégée, comme dans un cocon de lumière et de douceur. Mais dès mon premier pas dans la pièce, un courant d’air glacé me traversa les jambes.
Oui, comme dans les films. Mon souffle se transforma en une légère brume, preuve du froid soudain. En avançant vers mon armoire, je me suis dit : « Ce n’est rien… juste un fantôme qui passe. »
Je me souviens très clairement avoir ouvert l’armoire, et dans le reflet du miroir, j’ai vu un homme allongé dans mon lit. Immédiatement, j’ai tourné la tête vers le lit… mais il n’y était plus.
Sa posture, ses vêtements, son allure m’ont marquée : il portait une montre gousset dans la poche, souriait fièrement, et semblait tenir une pipe. Bien que le froid ait précédé son apparition, je ne ressentais ni peur ni oppression. La pièce n’était pas lourde. J’étais simplement surprise… et décidée à ne plus jamais voir d’apparition dans un miroir.
Je l’ai affirmé haut et fort, là, dans ma chambre : « Je ne veux plus voir qui que ce soit apparaître dans un miroir. Pas de blague, merci là-haut ! »
Les années ont passé. Ma mère et moi avons quitté la France pour revenir en Suisse. Nous vivions alors dans un petit appartement en ville. Ma mère recevait beaucoup d’amis, elle travaillait, et moi… je me cherchais encore.
Un matin, en me levant, j’ai entendu sa voix dans la cuisine. Elle parlait avec un homme. En poussant la porte, j’ai fait un bond en arrière — instinctivement, sans réfléchir. Cet homme, assis là, m’avait agrippé le bras pour me ramener vers lui.
Ils ont ri, tournant ma réaction en moquerie. Mais ce qu’ils n’ont jamais su, c’est que pour moi, c’était un choc. Un vrai. Car cet homme… je l’avais déjà vu. Des années auparavant. Allongé dans mon lit, dans le miroir de mon armoire, au château.
Ce n’était donc pas un fantôme. C’était un signe. Une vision d’avenir, offerte à moi dans un moment de tristesse et de crainte. On me montrait… quelqu’un. Et ce quelqu’un, lorsqu’il entrerait dans nos vies, tout changerait.
Et ce fut vrai.
Ma mère s’est mariée avec lui. Elle a vécu avec lui sa plus belle histoire d’amour.
Il est des apparitions qui ne sont pas des fantômes, mais des annonces. Des messages. Des promesses.
À l’époque, je ne savais pas que j’étais médium. Je pensais que tout le monde voyait les choses comme moi. Même mes camarades de classe. À l’école, je racontais sans gêne ce qui se passait au château. On se moquait, bien sûr. Mais pour moi, c’était sérieux. C’était ma vie. Et je continue à en parler aujourd’hui.
Pourquoi taire ce qui est réel ? Pourquoi faire comme si tout cela n’était qu’illusion ?
Dans ma famille, les rencontres avec l’invisible sont nombreuses. Et au fil des ans, j’ai appris à canaliser les énergies, à recevoir les messages des ancêtres. Des morts, comme on dit… mais pour moi, ils sont pleins de vie, d’amour, d’espoir.
Je suis ainsi : je parle de ces choses simplement, parce qu’au fond, si j’ai ce petit quelque chose… il me faut bien le transmettre.
Bien à vous, Florence